Leur problème est notre problème
L’hydre numérique est partout et ne dort jamais. Elle s’est servie de son don d’ubiquité pour coloniser nos imaginaires. Elle a profité de notre inattention pour plonger ses racines dans nos quotidiens. Cela lui a permis de cultiver une canopée si dense que son ombre s’est étirée jusqu’à nos jeunes, qui paient chèrement le prix de cette noirceur.
Le rapport de la commission spéciale sur les écrans chez les jeunes sonne un réveil général salutaire en rappelant la société à ses devoirs négligés. On tend à l’oublier, mais élever des enfants ne se fait jamais aussi bien que lorsque la société fait cause commune pour eux. Si on l’oublie si facilement, c’est que le tout-petit, l’enfant et l’adolescent occupent les marges de nos vies trop remplies.
Il faut nous ressaisir. Le problème de nos enfants, c’est notre problème, rappelle la commission transpartisane, qui signe cet important rapport à mettre entre toutes les mains. Et quand on dit toutes, on dit bien toutes. La paille dans l’œil de nos jeunes cache une poutre solidement enfoncée dans le nôtre. Si leur dépendance aux écrans est plus visible, sonore et tempétueuse, c’est parce qu’ils n’ont pas appris à cacher leurs élans comme nous, les adultes.
Les parents, mal outillés et mal informés, sont frontalement interpellés. Si l’heure n’est pas à la........
© Le Devoir
