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Major comme un ami

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07.09.2025

Bon, j’arrive un peu en retard pour commenter Entre chien et loup (Boréal, 2025, 228 pages) d’André Major, mais comme il s’agit de carnets couvrant la période de 2008 à 2014, je me console en me disant que je suis moins en retard que lui.

De toute façon, être en retard, en littérature, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Si un livre n’est plus intéressant quelques mois après sa parution, on peut conclure qu’au fond, il ne l’a jamais été. La bonne littérature n’a pas de date de péremption.

Surtout, ajouterai-je, quand il s’agit d’un projet comme celui qu’André Major mène depuis 2001, c’est-à-dire la publication de ses carnets, une sorte de journal intime composé de commentaires de lectures, « d’une réflexion parfois troublée par le chaos du monde » et de quelques notations plus privées, mais toujours discrètes.

« Si l’auteur du journal intime court le risque de se laisser aller au dévergondage du moi, écrit Major, l’auteur du carnet ou du carnet-journal se soucie du monde extérieur — à commencer par son lecteur », à qui il souhaite offrir « une parole nue et vagabonde ».

On accompagne donc, dans ces carnets, un écrivain mélancolique, retraité du roman et du travail culturel salarié, qui lit beaucoup, principalement des auteurs anciens et exigeants, qui philosophe........

© Le Devoir