menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Archambault en sursis

9 0
24.02.2025

Gilles Archambault n’a jamais été un boute-en-train. Il a fait de l’évocation de vies ratées, au moins à moitié, la substance principale de son œuvre. Ses personnages ont des regrets, des remords, s’ennuient et sont tristes, mais font avec, comme on dit. Le désespoir, chez Archambault, se vit et s’exprime à basse intensité, sans éclat, comme s’il s’agissait d’accepter, non sans quelque dépit, une évidence universelle.

Dans Les années s’écoulent lentes et légères (Boréal, 2025, 112 pages), son plus récent recueil de nouvelles, un personnage de vieil écrivain s’épanche sur le moteur de son œuvre. « Je crois maintenant, tant d’années après, que si j’ai écrit, c’était tout bonnement parce que la vie ne me suffisait pas, dit-il. Je voulais essayer de comprendre. Très tôt je me suis aperçu de l’inutilité de ma démarche, mais j’étais incapable de m’arrêter. »

Cette idée revient comme un refrain dans l’œuvre d’Archambault. Ce qui motive l’écriture et la lecture de fiction, c’est le sentiment qu’elles permettent de comprendre un peu mieux l’aventure humaine. Il s’agit, évidemment, d’en faire l’expérience pour constater que nous sommes, en la matière, condamnés au mystère, qui est peut-être,........

© Le Devoir