Un ciel libre est-il un ciel à bas prix?
L’aviation civile canadienne constitue une exception dans le paysage économique mondial. Elle demeure l’un des rares secteurs encore partiellement protégés des capitaux étrangers — et ce, pour de bonnes raisons. Si les Canadiennes et les Canadiens souhaitent maintenir une industrie aérienne nationale viable, cette exception doit être maintenue et non balayée au nom d’une concurrence séduisante, mais dont les effets sont souvent illusoires.
Dans son plus récent rapport, le Bureau de la concurrence du Canada pointe un constat clair : le ciel canadien manque d’acteurs, et les personnes passagères paient cher leurs déplacements. Sur ce point, difficile de contester. Ce qui est plus discutable, c’est la solution proposée : ouvrir les vols intérieurs aux transporteurs étrangers. Cette idée, aussi simple qu’attrayante, mérite cependant une analyse plus nuancée.
L’équation paraît évidente : plus de concurrence = baisse du prix des billets, plus grande fréquence des vols et meilleur service offert. Or, l’expérience canadienne et internationale démontre que les effets positifs sont souvent temporaires et concentrés sur quelques liaisons à fort achalandage. Certes, l’arrivée de nouveaux........
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