menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Merci, Valérie

3 21
28.09.2025

C’est pas facile d’être une femme en politique. En fait, c’est pas facile d’être une femme tout court. On a beau mettre des pantalons — d’ailleurs, savais-tu, cher journal, que les Parisiennes n’ont techniquement le droit de porter des pantalons que depuis janvier 2013 ? Oui ! Un règlement préfectoral de 1800 leur interdisait de s’habiller en hommes pour les garder dans leur rôle domestique. Il n’a été officiellement abrogé qu’il y a une dizaine d’années, pour afficher l’engagement de la France envers l’égalité des sexes. Lol.

Merci, monsieur le préfet, de m’autoriser à mettre des pantalons. Bien aimable. Savais-tu aussi que je suis allée à l’école française à Montréal et qu’à 15 ans on m’a fait rédiger une toute première dissertation avec comme sujet : Qui, de l’homme ou de la femme, est supérieur ? Je précise que je ne suis pas allée à l’école en 1800, mais bien dans les années 1990. Pas 1890. J’avais alors dû formuler ma thèse, même si le sujet me semblait complètement aberrant, que si je devais choisir, j’opterais pour la femme, car nous devons toute notre vie durant nous battre pour des droits et des privilèges qu’on accorde aux garçons à la naissance… (Se référer à l’ordonnance du 17 novembre 1800 interdisant le pantalon sauf autorisation de la préfecture de police de Paris.)

J’avais eu 9 sur 20. Même pas la note de passage. « Mais vous, qu’est-ce que vous en pensez, madame ? » avais-je balbutié, clopinant vers la prof........

© Le Devoir