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Un excellent fonctionnaire

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20.04.2025

Au début de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, en janvier dernier, Chrystia Freeland avait à plusieurs reprises décrit son principal rival comme « un excellent fonctionnaire ». Il s’agissait d’un compliment qui n’en était pas un. Mark Carney, avait-elle laissé entendre, n’avait pas l’étoffe d’un premier ministre. Technocrate dans l’âme, il n’avait ni la vision ni l’audace d’un chef qui pouvait inspirer les Canadiens à se serrer les coudes pour faire face à Donald Trump. Elle avait souligné sa propre expérience en la matière lors de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain. Elle affichait comme un badge d’honneur le fait que M. Trump ne l’aimait pas et l’avait même qualifiée de « toxique ».

Il est vite devenu évident que la stratégie de Mme Freeland n’allait pas fonctionner. Face au chaos semé par M. Trump, les Canadiens considéraient que le passé technocrate de M. Carney était son principal atout. Ils trouvaient son air calme plutôt rassurant. Avec lui, pas de risque de décisions précipitées ou irréfléchies. Il allait gérer le pays avec toute la circonspection de l’excellent fonctionnaire qu’il était.

M. Carney a par la suite montré qu’il n’était pas au-dessus de l’opportunisme politique en choisissant d’abolir la taxe fédérale sur le carbone pour les consommateurs, principal cheval de bataille du chef conservateur,

© Le Devoir