Le nouveau complexe militaro-industriel
Il s’est écoulé six semaines entre les élections fédérales du 28 avril dernier et l’annonce lundi du premier ministre Mark Carney d’une augmentation massive du budget de la défense canadienne afin d’atteindre la cible de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de 2 % du PIB dès cette année. Tout au long de la campagne électorale, M. Carney s’en était tenu à sa promesse d’atteindre cette cible seulement en 2030, s’inscrivant ainsi en faux avec le Parti conservateur du Canada (PCC) et ses principales rivales lors de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC). Si une semaine constitue parfois une éternité en politique, la volte-face soudaine de M. Carney en dit long sur son manque de transparence.
C’était un secret de polichinelle dans les cercles diplomatiques que la promesse d’attendre jusqu’en 2030 pour atteindre la cible de 2 % du PIB — cible que le Canada s’était d’ailleurs engagé à respecter en 2014 — ne tenait pas la route auprès des États-Unis et de nos alliés au sein de l’OTAN. La donne a complètement changé depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 et la montée militaire de la........
© Le Devoir
