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Le diable que l’on connaît

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Moins d’un an avant le référendum de 1995, l’Union des artistes (UDA) avait commandé un sondage afin d’évaluer la ferveur souverainiste de ses membres. À l’époque, on remarquait une nette démobilisation politique du milieu culturel depuis 1980. Les grands rassemblements d’artistes qui chantaient le pays étaient devenus chose du passé. Le milieu culturel s’était professionnalisé en se dotant de ses propres lobbys, dont le mandat consistait surtout à veiller aux intérêts économiques du secteur. Cela avait nécessité le tissage de liens étroits avec le gouvernement fédéral en raison de son rôle prépondérant dans le financement de la culture et dans la réglementation du secteur de la radiodiffusion.

Les résultats de l’étude de l’UDA, effectuée par la firme Léger, avaient néanmoins réconforté les stratèges du Parti québécois (PQ). Selon ce sondage, près de 70 % des membres de l’organisme se disaient souverainistes, contre seulement 15 % qui se disaient fédéralistes. Après la répartition des indécis, Léger avait évalué l’appui à la souveraineté des membres de l’UDA à autour de 80 %. « Je peux vous affirmer qu’en tant que collectivité, les artistes-interprètes ont confié à l’Union des artistes un mandat très clair de se prononcer en faveur de la souveraineté comme moyen d’assurer l’épanouissement de l’identité culturelle des Québécois », avait alors déclaré le président de l’UDA, Serge Turgeon.

La courte victoire du Non avait donné lieu à un effort concerté........

© Le Devoir