Le budget de la dernière chance
Les Canadiens sont devenus des habitués des cadres financiers qui ne tiennent pas la route au lendemain des élections. Mais ils n’avaient jamais été témoins d’un écart aussi grand que celui qui sépare le cadre fiscal présenté par le Parti libéral du Canada durant la campagne électorale et la réalité financière que nous affrontons depuis le scrutin fédéral du 28 avril dernier. Alors que les libéraux de Mark Carney s’étaient engagés à atteindre la cible de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de 2 % du PIB en matière de dépenses militaires d’ici 2030, le premier ministre s’est vite ravisé au lendemain du vote. Non seulement son gouvernement a annoncé l’atteinte de la cible de 2 % dès cette année, mais il a aussi souscrit à la nouvelle cible de 5 % pour la défense en 2035 entérinée par les pays membres de l’OTAN lors du sommet annuel du 25 juin à La Haye.
« Si nous voulons un monde plus sûr, il nous faut un Canada plus fort, qui travaille avec ses alliés. Et aujourd’hui marque une étape très importante en ce sens », a alors déclaré le premier ministre. La nouvelle cible se divise entre des capacités militaires « de base », qui devront compter pour 3,5 % du produit intérieur brut, et des dépenses sous-jacentes en infrastructures s’élevant à 1,5 % du PIB. Il s’agit de dizaines de milliards de dollars en dépenses militaires........
© Le Devoir
