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Le côté lumineux de la force

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15.03.2025

J’y allais en me traînant un peu les pieds, à la fois hypnotisée et lestée par le zeitgeist ; j’en suis revenue en survolant le nid de coucous d’un autre regard, celui d’un sain détachement qui se pose plus sereinement. Ma dernière retraite à saveur spirituelle remontait à cinq ans, avant la pandémie. Peu importe leur nature, vipassana, yoga, ayahuasca, méditation zen, tibétaine ou contemplations à moitié mystiques (au monastère des Augustines ou à Saint-Benoît-du-Lac), ces retraites m’ont permis — en général, ce n’est pas une recette miracle — de me rebrancher sur l’essentiel, mon essence, ce si joli mot oublié au profit de la « personnalité ».

Ces détours de quelques jours vers le sens et les sens ne sont pas de longs fleuves tranquilles, cela s’avère même difficile, mais jamais vain, ni superficiel. Et la compagnie vaut largement le détour et les débours.

Cette fois-ci, j’ai croisé la route d’êtres cherchant humblement leur chemin dans une spiritualité issue de la nature au pays des étoiles. Même si je suis fondamentalement allergique aux manifestations théâtrales et trop appuyées des croyances (ça vaut pour les religions aussi), aux gris-gris et aux namastés, je ne jette pas le p’tit Jésus avec l’eau du bain. « J’accueille », comme ils disent.

J’ai fait ici la connaissance de gens magnifiques qui tentent de retrouver un espace sacré dans la tourmente générale : un homme d’affaires prospère qui joue du tambour, une architecte guérisseuse, une sorcière syndicale avec qui j’ai chanté la Chanson démodée des Séguin a cappella, un doux anthropologue, un forban Robin des bois, un pianiste qui cherche sa portée, un politicien ému avec son chum émouvant, une travailleuse sociale africaine chaloupant au rythme des maracas, un danseur immobile au sourire contagieux, un Xénon sans ego, une ensorceleuse performeuse qui parcourt un labyrinthe, nue et peinte en rouge, durant sept heures et sept jours sur sept continents pour honorer les femmes assassinées, un sorcier qui maîtrise le langage du silence.

Je pourrais poursuivre ; chaque personne est un roman négligé par les écrivains. Ces courageux, de 20 à 70 ans, ont tous en commun d’être venus décrocher une étoile dans un ciel réputé sans pollution lumineuse. Et bien au-delà de la noirceur qui semble s’être abattue sur nous.

« J’ai assez hâte que tu reviennes en Jésus ! » m’a balancé mon amie Marie avant mon départ. Je suis revenue en Josée. J’ai l’impression d’être retournée à la maison, la voie du cœur, celle qui ne trompe pas, car elle offre un........

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