L’économie sert désormais de prétexte à tout, jusqu’à nier la réalité. Devenue une pensée magique, elle permet aux décideurs d’éluder leurs responsabilités environnementales, sociales et éthiques. La relance de projets d’infrastructures fossiles, malgré l’urgence climatique, et l’incapacité de réglementer l’intelligence artificielle (IA), illustre cette déconnexion. Pour assurer notre avenir, il nous faudra sortir de la fiction pour renouer avec le réel.

Souvent qualifiée de « science », l’économie ne repose pourtant pas sur des lois naturelles immuables, comme la gravité ou la thermodynamique. Elle consiste principalement à modéliser des règles de répartition « monétarisée » du bien commun (nos ressources) à travers des systèmes issus de diverses écoles de pensée (ex. : néolibéralisme, capitalisme, socialisme). Les résultats sont utilisés pour éclairer la décision.

Or, ces règles, loin d’être universelles, évoluent selon les choix politiques et les valeurs dominantes, ce qui en fait un champ idéologique plutôt qu’une science dure. Pourtant, l’économie doit s’ancrer dans le réel, soumis à des limites physiques et naturelles. Lorsqu’elle les ignore — en externalisant les coûts environnementaux et sociaux —, elle cesse d’être un outil à la décision pour........

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