Un monde plus dangereux, vous dites? Il est temps de relire Raymond Aron.
L’ordre international façonné au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale serait mort. Du moins, il perdrait à chaque événement des pans importants de sa structure. Ainsi, les règles du droit international seraient chaque jour violées au profit d’une doctrine où la force est la mesure des nouvelles relations internationales. La prédation territoriale dont on croyait en avoir fini lors de la création de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1945 reviendrait sur le devant de la scène, mise en œuvre par Vladimir Poutine, Benjamin Nétanyahou et, bientôt, Donald Trump.
Le danger principal pour nos existences, le dérèglement climatique, n’intéresserait plus personne, chacun tenterait plutôt de sauver sa peau à travers un repli sur soi et sous le couvert de budgets de défense toujours plus obscènes. Bref, la pente serait glissante vers un conflit aux dimensions mondiales.
Les scénarios apocalyptiques ont toujours la cote chez les journalistes, les réalisateurs de Hollywood, quelques spécialistes, et certains politiciens. La peur fait vendre et, surtout, elle est un puissant aiguillon au service de gouvernements soucieux de faire adopter des politiques impopulaires ou d’éviter les débats. C’est la fonction des discours martiaux et des parades au pas de l’oie. Le maréchal Lyautey avait une jolie........
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