Élargir le débat sur la langue et l’immigration
Chaque mardi, Le Devoir offre un espace aux artisans d’un périodique. Cette semaine, nous vous proposons un extrait d’un texte paru dans Recherches sociographiques, vol. 66, no 1 (2025).
Dans un contexte où les questions liées à l’immigration sont constamment au cœur de l’actualité politique, économique et sociale, notamment en raison de son rôle de premier moteur de croissance de la population et de son influence sur les dynamiques linguistiques, à Montréal tout particulièrement, l’association entre croissance de l’immigration et « déclin du français » s’est considérablement cristallisée.
Au-delà des débats sur les seuils d’immigration à établir en raison d’une capacité d’accueil qui serait soi-disant dépassée — sans trop que l’on sache de quoi il s’agit exactement ni comment la mesurer — les personnes immigrantes seraient aujourd’hui devenues les principaux boucs émissaires du déclin de notre langue commune. On semble dès lors assister à un cas de « panique morale » devant une menace qui guetterait notre langue, notre culture et nos valeurs.
Si un consensus semble se dégager concernant la nécessité d’une meilleure gestion et d’une meilleure planification du nombre d’immigrants (permanents et temporaires) qui sont admis au Québec, il nous faut pourtant prendre un certain recul face au discours........
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