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Les pesos de Jeff Bezos

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28.01.2025

« Boss, à quoi ça sert les unions ? » demandait le brillant Yvon Deschamps dans son incarnation d’un jovial porteur de boîte à lunch exploité et aliéné jusqu’à l’os.

Oui, à quoi ça sert, les syndicats ? Voyez ce qui est arrivé du côté d’Amazon, disent des esprits empêtrés dans leurs courtes idées.

Sans crier gare, Amazon a fermé ses sept entrepôts au Québec et congédié 2000 employés. À l’évidence parce qu’ils ont voulu se syndiquer. Bien curieuse technique que celle-ci, qui consiste à se couper ainsi la jambe par crainte d’avoir un ongle incarné à soigner.

Toute l’histoire de l’organisation du monde ouvrier est jalonnée d’actions de représailles à l’égard des syndiqués. Et quand les syndicats montrent ensuite de leur doigt la scène de boucherie, les imbéciles regardent le doigt.

« Vous n’avez pas honte », a lancé Caroline Senneville, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) à l’endroit d’Amazon. Tout tient dans cette phrase-là. La honte ? Non, ils n’ont pas honte. Ils sont fiers de leurs résultats financiers. C’est tout. Ces gens-là sont des ayatollahs du marché. Ils croient en l’action d’une main invisible qui s’anime en leur faveur. Or cette main est morte. Ils l’ont arrachée du corps social. Elle ne bouge plus que par leurs soins.

Qui a prescrit que le système économique devait être formaté de telle sorte que puissent s’y perpétrer des hold-up à ciel ouvert ? Nous revenons, au grand galop, au triste temps d’un système économique débridé.

Au XIXe siècle, par crainte de se voir complètement laminé, le........

© Le Devoir