Rayons d’écriture
Dans les jours qui viennent, et en particulier le mardi 12 août, des dizaines (centaines ? on peut rêver) de milliers de Québécois se masseront dans des librairies pour s’acheter un livre québécois. On peut se demander pourquoi il faut une journée particulière pour y songer, mais il est vrai qu’on a institué une fête des Mères pour concentrer ce jour-là un torrent de don de fleurs et de bisous, alors pourquoi pas ?
Je mentirais si j’affirmais que je lis des dizaines de livres québécois par an. Je suis davantage essai que roman, et mes propres activités d’écriture mobilisent mon temps de lecture pour des écrits pas exactement contemporains.
Lorsque je m’y mets, je suis toujours à l’affût du moment où les auteurs nous offrent, à un moment du récit, une expression savoureuse, étonnante, pénétrante ou simplement bien tournée. Tenez, dans son captivant roman Si tu vois mon pays (Éditions Hurtubise), campé pendant les années patriotes, Joseph Facal nous informe qu’un de ses personnages, qui grimpe avec ardeur l’échelle de la criminalité, porte un vêtement « qui hurle son prix ». Je l’ai trouvée bonne. Je me suis dit : je vais la lui piquer, celle-là, et l’utiliser un jour dans une chronique.
Natif de Thetford Mines, je ne pouvais pas ne pas lire Amiante, de Sébastien Dulude (La Peuplade). Ce poète qui s’adonne au roman sait écrire. « Elle me........
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