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Menace existentielle

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09.01.2025

Était-ce au départ une blague de mononcle américain ? Si oui, il l’a trouvée bien bonne, et de plus en plus excellente à mesure qu’il l’a répétée, en petit comité, puis sur l’écran planétaire qu’est son réseau social. Mardi, il l’a trouvée, cette idée d’avaler le Canada, non seulement géniale, mais nécessaire.

D’abord, pour la sécurité nationale du monde libre, dont il est le garant, il serait préférable que le continent soit dirigé depuis Washington. Ensuite, parce que les Américains achètent des produits canadiens dont, au fond, ils pourraient se passer. Suffirait de relocaliser dans le Midwest l’ensemble des usines ontariennes de GM et de Chrysler. Mais si le Canada était un État américain, ces usines seraient ipso facto américaines. Ce qui résoudrait le problème.

La conférence de presse n’était pas celle de l’homme qui, le 20 janvier, sera le maître des États-Unis. Elle était celle d’un aspirant maître, non du monde — du moins pas pour l’instant —, mais de l’hémisphère. Il n’a pas écarté l’idée d’utiliser la force militaire pour s’emparer du canal de Panama et du Groenland, et il bouscule la toponymie en renommant « golfe de l’Amérique » le bientôt ex-golfe du Mexique. Comme il a un faible pour nous, Canadiens, il a écarté — du moins pour l’instant — l’idée d’employer, pour nous avaler, la force militaire.

C’est sans doute qu’il ne s’est pas encore avisé que la grande base militaire de Fort Drum, dans l’État de New York, n’est qu’à deux heures de route d’Ottawa. Elle abrite sur près........

© Le Devoir