menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Lévesque et Trudeau, l’envers du décor

3 0
15.04.2025

Entrer dans la jeunesse de René Lévesque et de Pierre Trudeau, c’est découvrir leurs côtés fantasques ou sombres. Dans cet extrait de mon plus récent livre — Lévesque/Trudeau. Leur jeunesse, notre histoire, publié ces jours-ci chez Carte blanche/La boîte à Lisée —, Trudeau étudie à Paris en 1946. À 27 ans, il est un jeune homme sérieux et studieux, mais affiche un côté gamin qui ne le quittera jamais complètement. Un récit trouvé dans un manuscrit non publié de Roger Rolland.

Trudeau et son ami Rolland logent d’abord dans la Maison canadienne de la Cité universitaire de Paris. Ils montent un spectacle burlesque avec d’autres étudiants présents, dont le futur homme de théâtre Pierre Gascon. André Mathieu, jeune prodige québécois, assume la trame musicale. « Pour clore la soirée, raconte Rolland, Pierre et moi participâmes à une course de motos dans le grand couloir du rez-de-chaussée, attenant au salon. La pétarade de nos motos était d’autant plus infernale que le vainqueur de la course devait arriver le dernier en bout de piste. »

Ils allaient parfois « chahuter un cours à la Faculté de droit ». Il s’agissait de fabriquer de petits avions de papier auxquels ils mettaient le feu et qu’ils lançaient dans la salle de cours. « Le prof tenta bien d’intervenir, mais le désordre fut tel qu’il dut interrompre son cours et quitter la salle. » Sur leur lancée, les trublions sortent et vont acheter du talc dans une pharmacie, attendent à un arrêt d’autobus et, quand le contrôleur ouvre la porte, lui en lancent une poignée, tachant son uniforme.

« Sur l’avenue de l’Opéra, où la circulation devenait de plus en plus dense, certains arrêtaient une limousine conduite par un chauffeur et dans laquelle se trouvait une femme seule. Ils ouvraient une portière arrière, embrassaient la femme et sortaient par l’autre portière. Et la procession........

© Le Devoir