menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Identité canadienne, après l’éclipse

5 1
20.03.2025

Les écrivains du Canada anglais, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale, se sont donné le mandat de définir l’évanescente identité canadienne. Comment nommer l’essence de ce pays neuf, qui a mis 100 ans à se donner un drapeau, un hymne national et un passeport tant son existence semblait engoncée dans la grandeur de l’empire ? Les universitaires s’y sont mis ; Pierre Elliott Trudeau a donné un élan nouveau à toute l’affaire avec une constitution et une charte.

Il était question de droits, de survivance et de grands espaces. De deux peuples fondateurs. Non, pas deux. Trois, car il y en avait avant. Enfin, pas trois, mais plein d’autres, car ils forment chacun une nation. Non, oubliez ça. En fait, deux, plein d’autres qui étaient là avant nous, et plein d’autres qui sont venus et ne sont pas moins nous que nous. Enfin, c’est une « communauté de communautés », a dit l’un. Pas du tout, a répondu l’autre, car « le tout est plus important que la somme des parties ».

Certes. Mais pouvez-vous être plus précis ? « Nous ne sommes pas des Américains », a répété Trudeau fils le mois dernier à la télé de nos voisins, reprenant un air connu. Les Japonais non plus, remarquez, et cela ne suffit pas à les définir. Il y avait bien l’assurance maladie qui nous distinguait, mais depuis l’Obamacare, la différence s’estompe, sans disparaître. Notre identité ne peut pas tenir à un programme social, si flamboyant soit-il. Et la CBC, la moins écoutée des chaînes canadiennes — car sa programmation est insuffisamment états-unienne —, ne fait pas le poids.

Jean Chrétien fut le premier à jeter l’éponge et à utiliser dans un ou deux........

© Le Devoir