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«Trump-spreading»

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22.01.2025

Nous voilà prévenus : « Les États-Unis se considéreront une fois de plus comme une nation en croissance, une nation qui augmente notre richesse, étend notre territoire, construit nos villes, élève nos attentes et porte notre drapeau vers de nouveaux et beaux horizons. »

En 1944, dans la belle ville de Québec, un autre président américain, Franklin Roosevelt, et l’indomptable Britannique Winston Churchill avaient posé les bases d’un nouvel ordre mondial dans lequel les États s’engageaient à ne plus « étendre leur territoire ».

Cela ne signifiait pas que chacun ne tenterait pas d’obtenir des zones d’influence plus larges, de renverser des gouvernements encombrants, de faire la guerre par petits pays interposés. Jusque-là, la marine anglaise avait établi le plus grand empire au monde, et la politique américaine de la canonnière avait tonné dans les Antilles et dans le Pacifique — et au Canada en 1812. Mais une balise était dorénavant posée, qui serait incarnée par la nouvelle Organisation des Nations unies. On pourrait compter sur Washington et Londres pour faire preuve de retenue.

Cette ère est révolue. Le nouveau président américain en annonce clairement la couleur, officialisant dans son discours inaugural les fanfaronnades des derniers mois sur sa ferme volonté d’élargir l’empreinte de son territoire. Il a clairement nommé le canal de Panama. « On va le reprendre », a-t-il dit. Il n’a pas désigné le Groenland ni le Canada, mais a-t-on tort de se sentir visés par sa volonté de porter son « drapeau vers de nouveaux et beaux horizons » ? C’est beau, le Groenland. C’est beau, le Canada.

Quant à sa menace d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines, elle ne figurait finalement pas dans l’imposante pile de décrets signés au premier jour de son retour au pouvoir. Mais........

© Le Devoir