La Maison des sciences de Québec est-elle une chimère?
Une controverse sème un profond émoi au sein des milieux culturels et scientifiques français et internationaux depuis plus de deux semaines. Alors que les travaux de rénovation du Palais de la découverte tirent à leur fin (la réouverture complète est prévue pour 2026), on apprend qu’un plan vise la réduction de ses espaces et de ses activités, voire une fermeture complète. De surcroît, le gouvernement a pris la décision de limoger Bruno Maquart, l’instigateur du projet et président d’Universcience — l’établissement public qui chapeaute le Palais de la découverte ainsi que la Cité des sciences et de l’industrie de La Villette.
Projet pharaonique s’il en est (les coûts initiaux étaient évalués à 1,4 milliard d’euros !), la rénovation du Palais de la découverte était devenue essentielle à la poursuite de sa vocation première, à savoir rendre la science accessible au grand public. Créé en 1937 par Jean Perrin, Prix Nobel de physique, l’établissement parisien est installé au sein du palais d’Antin, attenant au Grand Palais (qui cherche à s’agrandir). Il est considéré comme un lieu unique et irremplaçable pour la médiation scientifique. Sa spécificité réside dans son approche participative et sa capacité à immerger le public dans la démarche scientifique.
Pour de nombreux scientifiques, la diminution de ses capacités ou sa disparition marquerait un recul significatif pour la diffusion des sciences en France, menaçant la capacité du pays à inspirer les futures générations de chercheurs et à maintenir un haut niveau de culture scientifique dans la société.
Les articles, les pétitions et les tribunes se multiplient depuis ces annonces gouvernementales jugées inquiétantes. Une des premières tribunes, publiée le 13 juin dans le quotidien Le Monde, se porte à la défense du Palais de la découverte, qu’elle considère comme « une........
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