Quand les intérêts d'une minorité façonnent l’environnement de la majorité
Récemment, la ministre des Affaires municipales du Québec a lancé un chantier sur la consultation et l’approbation référendaire, avec pour objectif de repenser les règles de la participation citoyenne dans le régime d’aménagement et d’urbanisme. L’Institut de développement urbain du Québec (IDU) s’intéresse à ces questions depuis fort longtemps et salue l’intention de la ministre de vouloir moderniser ces règles d’une autre époque afin qu’elles soient mieux adaptées aux défis d’aujourd’hui et de demain. D’ailleurs, le Québec est la seule province canadienne à soumettre des décisions municipales en matière d’urbanisme à des référendums en vertu de la loi.
Au cours des dernières années, en pleine crise du logement, plusieurs projets immobiliers ont été retardés, reportés ou carrément abandonnés à cause de ce que l’on appelle le phénomène « pas dans ma cour ». Phénomène selon lequel l’intérêt des voisins immédiats des projets prend le dessus sur l’intérêt commun. Parmi les plus médiatisés, l’on retrouve deux projets abandonnés dans les secteurs de densification autour des stations du REM : Pierrefonds-Roxboro et Sunnybrooke. Dans le second cas, il aura fallu la signature d’un registre référendaire de seulement 26 citoyens pour empêcher sa réalisation. Plus récemment, un autre projet de 525 logements a été bloqué par 26 personnes également, et l’histoire se répète, à une centaine de mètres de la station Île-des-Sœurs du REM.
Est-ce qu’il est normal qu’un projet devant permettre de loger des centaines de familles puisse être bloqué par seulement 26 citoyens ? À plus forte raison, lorsqu’il s’agit de projets situés dans une zone à fort potentiel de densité (aire TOD), bien desservie par du transport collectif — il est important de........
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