On nous fait miroiter une immortalité artificielle, mais que faut-il en penser?
Le Devoir vous invite à explorer les chemins de traverse de la vie universitaire. Une proposition à la fois savante et intime, à cueillir tout l’été comme une carte postale. Aujourd’hui, on s’intéresse à l’essor des technologies post-mortem.
J’ai longtemps pensé que si je le pouvais, je vivrais pour toujours. Après tout, il y a tellement de vies à vivre, de choses à apprendre et de gens à aimer. Peu importe la caricature de l’immortalité qu’on me présentait à l’écran ou dans les livres, j’arrivais à me convaincre qu’il y aurait une façon de vivre une bonne vie infinie.
En même temps, je faisais la paix avec l’idée qu’il faut bien mourir un jour, comme ceux avant nous. Que tout passe et qu’on laisse derrière certaines choses qui restent avec ceux qui nous entourent longtemps encore après notre départ.
Au fil de mon doctorat en bioéthique, je me questionne sur les effets éthiques et psychologiques de ce qu’on appelle l’immortalité artificielle. Je vous invite à vous poser la question suivante avec moi : devrait-on pouvoir vivre pour toujours ? Et, sur un ton plus personnel : voudriez-vous vivre pour toujours ?
C’est qu’avec tous les projets de plus en plus développés de certaines compagnies, on nous promet de nous aider à accéder à l’immortalité au moyen des technologies nouvelles.
Aujourd’hui, on nous propose de transférer toutes nos données de messagerie et de réseaux sociaux (par exemple : nos messages, nos photos, ou le contenu qu’on publie) pour créer notre version numérique — un genre d’avatar.
Moyennant un abonnement payant, cet........
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