Retour sur le nationalisme identitaire
Le nationalisme identitaire est une forme dégradée de nationalisme. Ce dernier, quand il est bien entendu, exprime un sentiment qui fait aimer sa nation et inspire le désir de la servir pour la faire progresser. Il invite à un engagement porteur de progrès, axé sur des valeurs, des idéaux. Il se traduit dans des initiatives concrètes qui font avancer une société.
Notre passé en offre des exemples, qu’il s’agisse du mouvement patriote, de la Révolution tranquille ou du souverainisme. Chaque fois, la nation poursuivait un idéal porteur de grands enjeux. Et dans chaque cas, le nationalisme fut un puissant moteur. À ces exemples, on pourrait ajouter, bien qu’avec les importantes réserves que l’on devine, le programme de la Survivance. Il faut reconnaître qu’il poursuivait un idéal très élevé (trop élevé ?) de pureté morale inspiré des valeurs chrétiennes et soudé à la survie de la langue.
Au fil des ans, les enjeux se modifiaient et le nationalisme se redéfinissait en fonction des urgences de l’heure. Ainsi, à partir des années 1960, le nationalisme rompait avec celui du siècle antérieur. Les aspirations et les urgences ayant changé, notre nation se mobilisait désormais au service d’autres valeurs et d’autres finalités, d’ordre économique, social, politique et culturel.
Le type de nationalisme promu par François Legault et le ministre Bernard Drainville ouvre une voie sans issue et nocive. La notion identitaire qui lui est accolée est floue. Le premier ministre lui-même n’arrive pas à la définir clairement. Elle prête aussi à controverse. Elle peut se durcir, éveiller des sentiments primaires, donner dans le renfermement, l’exclusion et la privation de droits. On a........
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