Réveiller la ferveur québécoise (fin). Remettre d’abord la maison en ordre.
À la recherche d’un rêve collectif pour le Québec actuel, j’ai d’abord fait état du marasme dans lequel notre nation se trouve. Comme possibilité de mobilisation collective à l’heure présente, j’ai déjà éliminé dans des textes précédents la lutte pour le climat et la souveraineté (que les assauts de Trump frappent durement). Ces horizons sont toujours vivants mais, pour le moment, ils ne semblent pas soulever une ferveur générale en dépit de la militance qui les porte.
J’ai aussi éliminé le nationalisme identitaire, à cause de son caractère trop flou et parce qu’il est une coquille vide sur les plans économique et social. Je ne crois pas non plus qu’on puisse effectuer une autre Révolution tranquille. Les anciens ressorts font défaut de même que le remarquable bouillonnement qui l’a accompagnée.
On songe au danger que Trump fait peser sur le Québec et le Canada. On pourrait trouver là le matériau d’une forte résistance collective et d’une refonte de notre société. C’est ce que des intervenants ont évoqué. Cette voie se heurte à des embûches. D’abord, il est bien possible que cette menace ne soit que passagère ; y a-t-il lieu de se réinventer ? Nous avons pour le moment peu d’idées concrètes sur les grandes réformes et les moyens à mettre en œuvre, autres qu’un appel bien vague à la recherche d’une plus grande autonomie ou à un rapprochement avec l’Europe.
Une autre difficulté, la principale peut-être, c’est que la menace vise le Canada et qu’elle sera gérée à cette échelle. La réaction qu’on peut observer pour le moment va dans le sens d’une solidarité entre tous les acteurs, un mot d’ordre auquel le Québec paraît disposé à donner suite. S’y........
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