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Merci Harvard

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27.04.2025

Trump s’en prend maintenant à l’Université Harvard. On attendait cette échéance en se demandant comment cette institution phare allait réagir. Elle n’a pas déçu. Ici s’est peut-être joué un épisode déterminant dans l’histoire du trumpisme. C’est le premier signe d’une véritable résistance au despotisme qui s’est instauré : un face-à-face avec l’ignoble.

Parmi les causes susceptibles d’amener la fin de ce régime, on mentionne les tribunaux (seront-ils respectés ?) et, plus encore, le déraillement de l’économie : hausse des prix, inflation, chômage, chute du marché des obligations… Ce dernier argument paraît très convaincant. Mais qu’il faille y voir le principal espoir d’un rétablissement confirme la crise culturelle qui affecte les États-Unis.

N’a-t-on rien à dire sur la déliquescence des principes, de la moralité collective, des valeurs, des idéaux ? Trump bafoue la démocratie, les libertés, la justice sociale, le respect et l’égalité des droits. Cela devrait suffire à l’abattre.

Les fondements culturels de cette société sont chancelants. On parle ici d’arrangements complexes qui ont mis quelques siècles à prendre forme au gré de cheminements souvent improbables. Certes, l’économie pourrait revenir assez vite à la normale. Mais combien de temps faudra-t-il pour que les fondements culturels soient restaurés ?

La maladie de la culture américaine se manifeste de diverses façons. C’est par exemple l’étonnante tolérance avec laquelle ont été accueillies les pires outrances verbales du président, ses inconvenances les plus choquantes aussi. C’est l’aisance avec laquelle il est parvenu à accréditer auprès d’une grande partie de la population les faussetés........

© Le Devoir