Le Québec et les rêves collectifs (2) sur le nationalisme identitaire
On parle maintenant au Québec d’un nationalisme identitaire comme horizon possible d’une mobilisation collective. Certains y croient, moi pas.
Qu’est-ce que le nationalisme ?
Le nationalisme exprime un sentiment qui nous fait aimer notre nation et inspire le désir de la servir pour la faire progresser. Par définition, les idées et les aspirations qu’il porte doivent résonner chez une grande partie de la population.
Mais le nationalisme ne se limite pas à une disposition collective. Il doit aussi s’exprimer dans un engagement, il invite à passer à l’action, à réaliser un programme concret, intégrateur. Cela suppose une définition claire des finalités à poursuivre, des finalités qui se traduisent dans des cibles précises, complémentaires, des changements sociaux à effectuer dans la solidarité, axés sur des valeurs, des idéaux.
Nous l’avons vécu dans notre histoire, qu’il s’agisse du mouvement patriote, du programme de la survivance, de la Révolution tranquille ou du souverainisme. Chaque fois, la nation était invitée à poursuivre un idéal englobant et correspondant à de grands défis bien concrets. Et dans chaque cas, le nationalisme fut un puissant moteur de changement.
Mais dans chaque cas aussi, les défis se modifiaient et le nationalisme changeait de vêtement en fonction des urgences du temps. Ce qu’on a appelé le néonationalisme à partir des années 1960 rompait avec celui du siècle antérieur parce que les urgences et les finalités à poursuivre n’étaient plus les mêmes. Notre nation s’était désormais mobilisée à la poursuite d’autres enjeux correspondant à des aspirations profondes relevant de l’économie, du social, du politique et du culturel. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Je crois que le nationalisme identitaire, salué par M. Legault, est une voie ambiguë, sans issue,........
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