Le REER, que pour les hauts revenus?
Pendant que les uns lancent des mises en garde contre un accroissement de ce que l’on peut appeler le risque de longévité, soit de survivre à son capital retraite, d’autres se lèvent pour suggérer l’abolition des REER — un régime qui ne bénéficierait qu’aux hauts revenus, disent-ils. Quand les mythes persistent…
Ici et là, des économistes et des analystes se questionnent, voire remettent en question le bien-fondé de comptes fiscalisés tels que le régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Ils évoquent les milliards de dollars en mesures fiscales qu’ils coûtent et soutiennent qu’ils bénéficient davantage aux particuliers les mieux nantis, ce qui ne peut qu’accentuer les inégalités économiques. Pourquoi ne pas profiter de cette « campagne REER 2024 », qui prend fin le 3 mars, pour se demander ce qu’il en est réellement ?
D’abord, le coût fiscal. Le REER étant un régime d’étalement du revenu imposable, la déduction n’est jamais acquise : les sommes sont imposées lors du retrait. Pour le gouvernement, un possible manque à gagner vient de l’écart entre le taux d’imposition au moment de la contribution et celui lors du retrait. Et cette incitation à l’épargne-retraite est grossie par des rendements qui seront eux aussi pleinement imposés, sans distinction, le gain en capital et le dividende bénéficiant d’un traitement fiscal avantageux lorsque reçus hors REER.
S’ajoute une baisse des pressions sur les régimes publics et sur les programmes de supplément de revenu garanti avec, à la........
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