Comment va votre classe moyenne?
Elle se veut hétérogène, voire multipolaire, mais l’on dit tout de même de la classe moyenne qu’elle est résiliente. Et cela davantage au Québec que dans le reste du Canada. Pourtant, il semble toujours plus difficile d’au moins s’y maintenir. Et ceux qui la composent, plus que ceux de toute autre cohorte, rêvent de s’en évader.
La classe moyenne est couramment utilisée comme un baromètre du degré d’évolution, sinon de l’état de santé économique et social d’une société. Dans sa définition large, on peut lire ici et là qu’elle se situe entre les 20 % les plus riches et les 30 % les plus pauvres. Mais un phénomène d’auto-identification implique une distorsion d’association et un gonflement de cette population. Autrement dit, ils peuvent être nombreux parmi les mieux nantis à sous-évaluer leur statut socio-économique, alors qu’à l’opposé, certaines personnes déclassées en raison de la hausse du coût de la vie, d’une perte d’emploi ou d’un autre incident malheureux continuent de s’identifier à cette catégorie.
Or, si les analystes peinent à la circonscrire et à la définir, il y a convergence autour de la définition de l’OCDE, qui retient les personnes dont le revenu après impôt se situe dans l’intervalle de 75 % à 200 % du revenu médian ajusté des ménages. « Au Québec, en 2022, cet intervalle se situait entre 40 997 $ et 109 324 $, cela correspond à près de deux personnes sur trois », souligne l’Observatoire des inégalités dans une note publiée en janvier.
Cette précision étant faite, contrairement aux idées préconçues ou aux perceptions, le déclin des classes moyennes demeure difficile à démontrer. S’il est vrai qu’il touche certaines personnes (notamment les gens seuls et les familles qui deviennent monoparentales), on constate que d’autres personnes qui les composent se sont au contraire enrichies, souligne l’observatoire. Globalement, 63,2 % de la population québécoise en faisait partie........
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