L’heure est aux idées et aux combats!
À vous, jeunes diplômés, qui avez la réputation de brasser un peu la cage et de défendre vos idées, j’aimerais dire : tant mieux, parlons d’idées et de combats ! Nous traversons en ce moment une période instable, troublante, voire dangereuse à bien des égards. Je souhaite vous dire qu’il est non seulement possible de combattre certaines idées, certaines politiques, il le faut absolument !
En 1995, avec la marche Du pain et des roses, nous avons décidé de porter des valeurs comme l’égalité, la justice sociale, la dignité de toutes et tous. Nous avons revendiqué des lois et des mesures pour s’attaquer sérieusement aux difficiles conditions de vie des personnes appauvries. Et nous en avons obtenu plusieurs : une loi sur l’équité salariale, reconnaissant la valeur du travail des femmes. Une loi sur la perception automatique des pensions alimentaires pour que les enfants de parents séparés soient égaux aux autres. Une augmentation substantielle du salaire minimum… et nous avons progressé ! Des logements sociaux, et on en a eu. Aussi des emplois d’infrastructures sociales, donc dans des secteurs traditionnellement féminins, là où on s’occupe des gens ! Un gel des droits de scolarité ! Et la rétroactivité d’une mesure raccourcissant la durée du parrainage de nombreuses femmes immigrantes. Plusieurs de celles-ci en parlent encore avec les larmes aux yeux !
La marche Du pain et des roses a changé la vie de milliers de femmes québécoises. Mais le combat des femmes devait se poursuivre, car d’autres temps difficiles ont commencé en 1996. Nous avons vécu, au Québec une première période d’austérité avec des coupes gouvernementales dans les principaux ministères, y compris la Sécurité du revenu. La Fédération des femmes du Québec a été aux premières loges du combat social. Nous nous sommes mobilisées, nous nous sommes fâchées, nous avons gagné… quelquefois. C’est dans ces années-là que le gouvernement québécois a créé un réseau de centres de la petite enfance que nous chérissons encore aujourd’hui… même s’il est........
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