Du rêve à l’impuissance municipale
L’adage veut que le temps passe vite — et c’est vrai dans toutes les sphères d’influence, y compris en politique municipale. Je vois aujourd’hui certains de mes plus anciens collègues de campagne briguer un cinquième mandat. Et je me revois à 37 ans, jeune maire d’arrondissement nouvellement élu rempli de fougue et de naïveté, convaincu que j’allais changer le monde là où mes prédécesseurs avaient échoué. Comme tant d’autres candidats avant moi, je croyais que si les choses allaient mal, c’était par manque de volonté ou de talent de la part de ceux qui m’avaient précédé.
Quand je me décide à me présenter aux élections de 2009, nous sommes en plein scandale des compteurs d’eau à Montréal. Le Québec est quant à lui secoué par des révélations de corruption qui mèneront, quelques années plus tard, à la commission Charbonneau. En douze ans de politique municipale, j’ai déjà connu quatre maires et une mairesse. J’ai même été candidat à la mairie dans la foulée de l’arrestation du maire Michael Applebaum. Bref, je sais que faire de la politique municipale à Montréal, ce n’était pas exactement de tout repos à cette époque.
Ce n’était pourtant rien à côté de ce que les élus doivent affronter aujourd’hui.
En 2021, une nouvelle vague d’élus municipaux arrivent en poste avec........
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