Victor-Lévy Beaulieu n’aura pas de funérailles nationales : ainsi en a décidé le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), d’après un communiqué qu’il a publié. Il n’y a donc personne au sein de ce gouvernement qui sait de quelle grandeur littéraire est composée cette œuvre monumentale ? C’est affligeant, mais on ne saurait non plus s’en étonner. Il faut sans doute avoir beaucoup d’imagination pour penser que François Legault et ses ministres auraient su prendre la mesure d’un tel écrivain. Pourtant, si l’expression « funérailles nationales » doit signifier quelque chose, elle n’aura jamais pris tout son sens autant qu’en regard de l’œuvre colossale de Victor-Lévy Beaulieu qui, avec Jacques Ferron, son maître, aura été probablement le plus grand écrivain que le Québec a produit.

Son œuvre n’est pas facile à lire. D’abord parce qu’elle est gigantesque et que ses tentacules s’élancent dans toutes les directions possibles, explorent tous les genres littéraires, posent certains défis de lecture, aussi bien en raison de l’érudition qui la compose que des liens qui se tissent de manière très étroite entre les œuvres. Ensuite parce qu’elle est terriblement sombre. Le paradoxe apparent de cette œuvre, c’est que sa grandeur repose sur la représentation........

© Le Devoir