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Un pape politique

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23.04.2025

C’était d’emblée un pape politique, qui a vigoureusement, et sur un ton militant, pris sa place dans le débat mondial, à l’égal des chefs d’État et de gouvernement — ce qu’il était aussi, par ailleurs. Tassez-vous, disait-il, vous allez m’entendre. Avec des tirades contre le capitalisme, le néolibéralisme, le matérialisme — lui qui était par ailleurs conservateur, même intransigeant sur le fond de la doctrine sociétale de l’Église. Par exemple, sur l’avortement… et ce, malgré ses ouvertures verbales audacieuses sur « l’accueil aux homosexuels ».

Tout en restant fidèle aux pans essentiels de la doctrine, c’était un réaliste de la vie réelle, qu’il savait bien éloignée des idéaux théologiques (« L’Église doit être comme un hôpital de campagne »). Bergoglio n’a pas innové sur la doctrine ; ses impulsions restées virtuelles, velléitaires. Il voyait bien, à l’interne, qu’il avait affaire à forte partie. Mais il a révolutionné le langage, les arguments, le style de la papauté… et ce qu’on pourrait appeler la tolérance empathique, indépendamment des prescriptions officielles.

« Frères et sœurs, bonsoir », avait-il lancé du balcon de Saint-Pierre de Rome, simplement vêtu de blanc, au soir du 13 mars 2013. Ce qui tranchait furieusement avec les ors, les parures et les envolées en latin de ses prédécesseurs Ratzinger et Wojtyla lorsqu’ils étaient apparus au même balcon.

Thèmes économiques, où un socialisme de partage, généreux, social-démocrate — certains à droite diront : vulgate gauchiste — faisait office de doctrine sociale. Et il y........

© Le Devoir