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Malaise allemand

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11.02.2025

La Deutsche Bahn, compagnie des chemins de fer allemands, publiait cet automne une statistique accablante : sur les six premiers mois de l’année 2024, 62,7 % seulement des trains sont arrivés à l’heure en Allemagne, contre 90 % en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark et 98 % en Suisse.

Dans son rapport, la Deutsche Bahn attribuait 80 % des retards au délabrement de l’infrastructure et 5 % seulement à des causes extérieures, comme les intempéries.

À Dresde, dans la nuit du 10 au 11 septembre 2024, un important pont routier et ferroviaire, le pont Carola qui enjambait le fleuve Elbe, s’est effondré. Le traumatisme et l’humiliation ont été ressentis à l’échelle du pays.

Le pays des autoroutes rutilantes, sans limitations de vitesse, n’est plus : l’Allemagne croule sous des infrastructures dégradées, tandis que des pays comme l’Italie ou le Portugal pourraient aujourd’hui lui en remontrer dans certains services publics.

La Deutsche Bahn est un symbole de ce qui ne va plus. Les budgets publics sont restreints, jusqu’à compromettre le simple entretien de ce qui existe, et les raisons en sont souvent politiques.

Il y a le ping-pong entre les niveaux fédéral, ceux des länder (provinces) et des municipalités — problème certes connu ailleurs ! Mais il y a aussi la réticence proverbiale, structurelle, dogmatique, des Allemands à faire des déficits — à l’autre extrême de la France dépensière (ou du Canada de Trudeau). L’Allemagne a une dette accumulée de 60 % du PIB, la France de 112 %.

Cette réticence est inscrite dans la loi fondamentale depuis 2009 (loi du «........

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