L’heure de l’Europe
L’heure de l’Europe est arrivée. Certains — j’en suis — ont spontanément trouvé humiliante l’attitude des leaders européens accourus en pagaille, ce fameux 18 août, à la Maison-Blanche pour soutenir Volodymyr Zelensky et amadouer Trump par la flatterie. C’était trois jours après un sommet d’Anchorage, où, pour reprendre le mot d’une intellectuelle ukrainienne active sur le front, les Américains s’étaient littéralement « agenouillés » devant Vladimir Poutine.
Tetyana Ogarkova dans Le Point du 21 août : « Les militaires américains agenouillés déroulent le tapis rouge pour honorer l’arrivée d’un criminel de guerre. Sourires de complaisance, applaudissements de Trump, transfert dans la même voiture, rencontre à huis clos. Sentiment de honte […]. Le sommet n’a abouti à rien de concret, mais, au moins, le spectre de la trahison américaine a réveillé les esprits européens. »
D’autres ont au contraire fait valoir que ce geste était un premier pas dans la bonne direction, celle d’une reprise par l’Europe du contrôle de son destin.
Bernard Guetta, député européen, écrit dans Libération : « Londres et Paris sont en première ligne de la double bataille européenne contre les nostalgies impériales du Kremlin et la tentation trumpienne de s’entendre avec la Russie sur le dos de l’Ukraine et de l’Europe. De la Baltique à la Méditerranée, de l’Irlande au Donbass, l’Europe est unie comme elle ne l’a jamais été, pas plus sous Rome que sous Charlemagne. Car au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, les marches de l’Union font bloc........
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