Guerre hybride contre l’Europe
Le concept de « guerre hybride » s’est élargi en 2025. C’est largement à la Russie qu’on le doit.
Onze ans après l’attaque initiale contre le Donbass et la Crimée, avec des milliers de « petits bonshommes verts », déjà hybrides à leur façon (militaires et agents russes déguisés), trois ans et demi après l’invasion massive visant à nier en bloc la nation ukrainienne et à engloutir ce pays, l’attaque au sol piétine.
Depuis l’automne 2022, la ligne de front n’a guère bougé. Moscou veut donner l’impression d’avancer sans relâche et martèle une propagande sur « l’inévitabilité » de sa victoire. En réalité, depuis trois ans, aucune cible d’importance stratégique majeure n’a été conquise : Kiev, Kharkiv, Kherson ou Odessa restent hors de portée de l’armée de terre russe.
En 2025, au prix de près de 300 000 soldats tués et blessés, elle s’est emparée d’une mince bande de territoire, entre 0,5 % et 0,8 % du territoire ukrainien. À ce rythme, il faudrait aux Russes 80 ou 90 ans, plus 30 ou 40 millions de soldats sacrifiés, pour conquérir la totalité de l’Ukraine. Août-2022-août 2025 : à quelques poils près, l’armée de Moscou n’a pas avancé.
(Même Donald Trump ne croit plus à cette « inévitabilité », d’où son incroyable retournement du 23 septembre, lorsqu’il a affirmé que l’Ukraine était désormais « en mesure de regagner l’intégralité de son territoire et peut-être même d’aller plus loin » face à Moscou. Mais n’allons pas prendre Trump comme une référence…)
Avec une économie civile........
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