menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Famine, apartheid, épuration ethnique

2 0
26.08.2025

L’ONU déclare la famine à Gaza. Officiellement. On s’en doutait déjà. Depuis des mois, les Palestiniens affamés dans leurs gravats projettent sur les écrans du monde l’étendue de leur misère. Et les corps décharnés des enfants peuplent maintenant cette imagerie infernale.

C’est l’anéantissement d’une communauté entière, avec le monde pour témoin.

Il y a des famines causées par la mauvaise gestion, la corruption, la sécheresse. Avec des touches politiques, mais secondaires : l’Éthiopie dans les années 1980, le Soudan dans les années 1990… La famine qui tue aujourd’hui les Gazaouis est le produit d’une intention politique, l’effet direct d’une stratégie militaire.

Un précédent plus lointain, passablement oublié et pourtant l’une des pires « famines provoquées » dans l’histoire, est celui du Biafra. Cette province du sud du Nigeria, bien pourvue en ressources (pétrole, agriculture), avait été, dans le cadre d’une guerre d’indépendance, victime entre 1967 et 1970 d’un blocus total mené par l’État central contre une région peuplée.

Après une déclaration unilatérale d’indépendance du Biafra, l’État central avait entrepris une guerre d’extermination, où l’arme de la faim contre les civils était décisive (blocus, destruction systématique des cultures et de l’élevage). Entre 1 et 2 millions de personnes (sur 13 millions) avaient trouvé la mort.

Bien sûr, en agitant les chiffres, on pourrait, avec une mauvaise foi et un déni qui ont largement cours en Israël et parmi ses soutiens........

© Le Devoir