Entre Istanbul et Tel-Aviv
« Nétanyahou mène Israël à la dictature. » Titre d’un commentaire de l’éditorialiste Nehemia Shtrasler, publié vendredi dans le quotidien Haaretz.
En Israël, mais aussi en Turquie, contre des dirigeants élus par le vote populaire, des foules impressionnantes se sont mobilisées, au cours des derniers jours, pour dénoncer les graves tendances autoritaires qui rongent leurs pays respectifs.
En Israël, 63 % des répondants à un sondage mené pour le compte du Canal 12 sont d’avis que « la démocratie est menacée » chez eux.
Attirant des dizaines de milliers de personnes, les manifestations deviennent quotidiennes à Tel-Aviv et à Jérusalem. Les foules exigent un accord avec le Hamas pour libérer les 59 otages (vivants ou morts) toujours détenus à Gaza, mais aussi la fin de ce qu’ils considèrent comme le glissement dictatorial de leur gouvernement et sa fuite en avant dans une guerre sans fin.
Il y a aussi des motifs liés à la politique intérieure, à la corruption des autorités en place et à leur rejet de plus en plus marqué de la séparation des pouvoirs. Hier à Jérusalem, le gouvernement a ainsi voté pour le désaveu de la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.
La veille, elle avait dénoncé la destitution de Ronen Bar, chef du Shin Bet (renseignement intérieur), lequel enquêtait sur une affaire de corruption présumée liée à des paiements en provenance du Qatar par l’entourage de Nétanyahou.
La révocation de Bar, sans précédent dans l’histoire du pays,........
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