Que veut la Russie?
Qui veut poursuivre la guerre d’Ukraine, et qui veut la cesser ? La semaine dernière, la réponse à ces questions est apparue de manière plus limpide que jamais.
L’Ukraine de Volodymyr Zelensky continue de défendre héroïquement son territoire, au point que malgré des gains microscopiques à très grands coûts pour l’armée russe depuis un an dans le Donbass, la Russie occupe en mai 2025 moins de territoire ukrainien qu’elle n’en occupait à la fin de l’été 2022.
Mais Moscou poursuit ses rêves de grandeur et continue de déclarer qu’il faut s’attaquer aux « causes profondes de la guerre », expression récurrente et fortement codée, encore reprise au Kremlin le week-end dernier.
S’attaquer aux causes profondes de la guerre avant de discuter de paix et de cessez-le-feu signifie qu’il faut éradiquer le « régime néonazi » en place à Kiev, ainsi que les imposteurs qui, là-bas, prétendent qu’il existe une telle chose qu’une nation ukrainienne.
Dans cette guerre de conquête, le maximalisme a toujours cours à Moscou. Alors même que dans le camp ennemi, ce qui passait pour du « maximalisme » (la reconquête totale du territoire spolié, le retour aux frontières de 2013 que la Russie de Boris Eltsine s’était engagée, en 1994 à Budapest, à respecter intégralement en échange de la dénucléarisation de l’Ukraine), ce maximalisme-là n’a plus cours à Kiev.
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Même si l’intégrité territoriale et l’intangibilité des frontières continuent d’être défendues de jure, invoquées sur le plan moral et comme principe géopolitique, l’idée d’une perte de facto d’environ........
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