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Morale et Caisse de dépôt

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09.08.2025

On a fait grand bruit, l’an dernier, des sanctions économiques finalement imposées en représailles à l’apartheid par Brian Mulroney, à l’occasion de la mort de celui-ci. Et même si ça se comprend et que ce fut effectivement un moment important de notre histoire, ce faisant, on se l’est quelque peu racontée.

Dans les faits, l’histoire de la position canadienne sur l’apartheid est faite de décennies de mièvres distanciations par rapport au racisme structurel du régime — et d’investissements continus dans l’économie sud-africaine, particulièrement dans l’industrie minière. Sous Diefenbaker, sous Pearson, sous Trudeau père.

En 1977, le gouvernement de Pierre Trudeau annonce un embargo sur la vente d’armes à l’Afrique du Sud. Dans les années qui suivent, des enquêtes de journalistes et des groupes d’activistes montrent que la politique n’est souvent pas appliquée et que les échanges d’armes continuent. En 1983, un groupe de travail sur les églises et la responsabilité civile, formé à partir de plusieurs groupes chrétiens au Canada, force Ottawa à regarder de plus près les investissements et échanges commerciaux qui perdurent, malgré les discours politiques affirmant le contraire.

Cet été, des organismes de la société civile, dont les rapports sont ensuite relayés et étayés par des journalistes, nous indiquent que des armes canadiennes continuent d’être exportées en Israël, alors qu’Ottawa nous jure avoir mis fin à ces pratiques l’an dernier. Je vous laisse faire les parallèles qui s’imposent.

Pendant des décennies, les Canadiens qui ont dénoncé l’apartheid ont été accusés de........

© Le Devoir