Mon voyage
Une de mes vieilles amies — pratiquement une sœur — organise son shower de bébé à Toronto ce week-end. Vous savez, il y a de ces grossesses qui en viennent à symboliser rien de moins que la résilience inouïe des femmes. Une grossesse qui arrive après plusieurs tentatives infructueuses, avec des ennuis sérieux de santé. Le parcours de la combattante, que seuls le désir, le courage et l’amour pratiquement infini permettent d’expliquer.
Vous en comprendrez que grève chez Air Canada ou pas, et même si tous les éléments se déchaînaient, je me rendrais tout de même à Toronto ce week-end.
Sauf que voilà. Même si la grève est terminée, les perturbations demeurent encore pour quelque temps. Au moment d’écrire ces lignes, les allers-retours Montréal-Toronto dans les prochains jours, toutes compagnies d’aviation confondues, commencent à 1000 $. Mon billet de train Via Rail m’a coûté autour de 550 $. Il m’est arrivé à plusieurs reprises, en profitant d’un bon prix, de me promener en Europe ou dans les Caraïbes pour ce genre de prix. Cette fois-ci, le budget sera alloué à Mississauga.
Je le nomme parce qu’au-delà de ma petite vie personnelle, il n’en reste pas moins que Montréal-Toronto est un trajet symbolique : ce sont les deux plus grandes villes du pays. Les deux plus grands centres économiques. Et là où il y a le plus de liaisons aériennes constantes — notamment parce que nos infrastructures ferroviaires sont d’une désuétude honteuse. Un TGV viendra un jour, paraît-il.
On a beaucoup parlé, ces derniers jours, de ce qu’une grève des agents de bord chez Air Canada signifie comme perte économique, comme désagrément pour les touristes. J’aimerais qu’on aille plus loin. C’est un choix, tout de........
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