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Gober ça

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05.09.2025

On me demande souvent, lorsque le débat public devient houleux, polarisé, voire violent, comment je fais pour garder la tête froide. Je vous partage l’une de mes ressources les plus précieuses : l’imagination.

J’ai été inspirée ce printemps par le centenaire de Janette Bertrand. On a beaucoup évoqué, et avec raison, la manière dont elle n’a pas eu peur de faire face aux préjugés de son époque, notamment sur les femmes et l’homosexualité. Sauf que les homophobes qui prenaient beaucoup d’espace dans le discours des années 1960-1970 sont presque tous partis. Janette demeure. Et la société a évolué avec elle. En vieillissant en beauté durant toutes ces années, c’est elle qui, au final, raconte l’époque. Elle a le dernier mot.

Attention, je ne me compare pas ici à notre Janette nationale. Mais vu mon âge (et l’âge auquel j’ai commencé à m’engager socialement), je me dis qu’il est statistiquement possible, avec un peu de chance, d’endurance et de soin, d’avoir le dernier mot sur la plupart des protagonistes actuels de notre espace politique. Quand je manque de courage, je m’imagine donc déjà aînée à raconter aux jeunes ce qu’auront été les années 2000, 2010, 2020. Et je souris.

***

— Donc, une fois que les Nations unies ont déclaré officiellement qu’il y avait la famine à Gaza, on a dû arrêter de stigmatiser le mouvement propalestinien, non ? Québec s’est ravisé sur l’ouverture de son bureau à Tel-Aviv ?

Eh non, mes chéris. Même qu’il a fallu que les citoyens organisent

© Le Devoir