Savoir exiger et exiger le savoir au collégial
Une question générale me taraude depuis un petit moment déjà : à quel point devons-nous assumer le fait d’exiger de nos étudiantes et de nos étudiants qu’ils apprennent à lire des textes soutenus, ce qui me semble leur être inconnu ? Cette question servira non seulement de guide pour ce texte, mais alimentera, je l’espère, des discussions touchant à la liberté d’enseignement.
Je constate que l’on semble toujours vouloir exclure l’analyse de textes complexes en début de parcours pour respecter certains enchaînements. Les manières d’exiger et de travailler avec nos étudiants doivent varier sur la base d’acquisitions successives. Je parle autant des savoirs techniques et pratiques que des savoirs dits de la formation générale.
Même si c’est pénible pour plusieurs, faire lire des textes exigeants, avec un accompagnement soutenu et une idée claire de la finalité de nos enseignements, peut faire naître chez l’étudiant la condition et le sentiment d’être capables. En ne sachant plus exiger, on ne crée pas de fierté. Puis, en laissant les choses aller, on passe le flambeau du problème aux autres et on se déresponsabilise. En fin de course, la spirale s’emballe, car on ne parvient plus à exiger quoi que ce soit, prétextant les faiblesses des étudiants, puis on se justifie de ne rien exiger parce qu’ils en sont........
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