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Haïr la haine, ou l’obligation de haïr en politique

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03.05.2025

Posons-nous une question en apparence toute simple : pourquoi avons-nous besoin de haïr pour exister politiquement ?

Un constat : la montée des droites politiques dans les pays occidentaux, couplée à l’autoritarisme des communismes industrieux, est autant un reflet d’une époque qu’une conséquence du besoin de haïr. Une condition : nous sommes habités, toujours, par ce « moteur civilisationnel » ami-ennemi et nous ne mesurons pas ses effets avant d’y plonger, de nous immerger et de risquer de nous y noyer en réémergeant historiquement comme des êtres déracinés. Un résultat : moins les racines sont fortes et nourries et plus il est facile de recourir dans les discours politiques à la peur en exagérant tout ce qui nous menace (le risque est suffisant).

Le manque de contenu de la dernière campagne fédérale accroche et montre à quel point le Canada est divisé. Pas besoin de chercher bien loin les fruits de cette division. D’emblée, la capacité de pouvoir haïr est un « état subjectif » grâce auquel on ne peut se penser que contre un autre peu ou mal défini. Günther Anders écrivait « Je hais, donc je suis ».

Plus précisément, l’obligation de haïr permet de se penser ; la capacité à haïr fait « que je suis moi ». Entre

© Le Devoir