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Une odeur de guerre civile

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14.06.2025

Tiens donc ! Lorsque les premières rixes ont éclaté à Los Angeles, les Français ont ressenti comme une impression de déjà-vu. Comme si les vapeurs de lacrymos avaient traversé l’Atlantique et que les Américains, pour une fois, copiaient les Français. À tout seigneur, tout honneur, n’est-ce pas en France que, il y a deux semaines à peine, des hordes barbares s’en sont prises, entre autres, aux Champs-Élysées, saccageant tout sur leur passage ? Bilan des violences dans le pays : 692 incendies (dont 264 véhicules brûlés), 559 interpellations et 307 personnes mises en garde à vue. Tout cela pour « fêter » (excusez l’ironie) la victoire du Paris Saint-Germain (PSG) contre l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions.

Mais on peut toujours faire mieux. Dans certaines banlieues, on voit encore les traces de la « vague de pillages et de violences sans précédent », selon une commission d’enquête du Sénat, qui a frappé le pays il y a moins de deux ans après la mort de Nahel, un jeune délinquant tombé sous les balles de policiers dont la culpabilité n’a toujours pas été établie. Ici, on parle de plus d’un millier de blessés dans 672 communes et de deux décès directement imputables à ces violences. Plus de 2500 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 273 postes de police, 105 mairies, 243 écoles et 1500 commerces. On estime les dommages à 1 milliard d’euros (1,6 milliard $CA), ce qui est quatre fois plus que lors des émeutes de 2005, qui avaient été elles-mêmes parmi les plus violentes. Il n’y a pas que le PSG qui bat des........

© Le Devoir