Un jugement éclairé
À deux pas du parlement de Westminster s’élèvent douze statues de personnalités politiques qui ont marqué l’histoire. Entre celles de Winston Churchill, du mahatma Gandhi et de Nelson Mandela se trouve celle de Millicent Fawcett, inaugurée en 2018 pour rendre hommage à celle qui consacra sa vie à combattre pour le droit de vote des femmes.
Le 19 avril dernier, sa statue a été vandalisée par des tags LGBTQ . L’incident s’est déroulé durant une manifestation contre un jugement de la Cour suprême britannique. Celui-ci vient d’établir ce que tous tenaient jusqu’à récemment pour une évidence, à savoir que la définition légale d’un « homme » et d’une « femme » ne peut être basée que sur le sexe biologique.
La dégradation de cette statue illustre combien le sujet déchire, non pas tant la population dans son ensemble puisqu’une majorité approuve ce jugement y compris à gauche chez les partisans du Parti travailliste, que le mouvement féministe lui-même. Depuis plusieurs années, la guerre fait rage. D’un côté, celles qui considèrent que pour être une femme, il s’agit de le « ressentir » et de le vouloir indépendamment de ses caractéristiques sexuelles. De l’autre, celles pour qui cette nouvelle définition met en danger les droits des femmes en permettant à des hommes de s’introduire dans des lieux jusque-là réservés aux femmes comme les compétitions sportives, les toilettes, les prisons et les refuges de femmes battues.
Au bout d’un long processus juridique, c’est à l’unanimité que cinq juges britanniques ont tranché le débat. Les magistrats s’appuient pour cela sur la........
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