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Les monstres froids

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01.03.2025

C’est la panique en Europe ! On avait rarement vu une telle agitation dans les milieux diplomatiques européens. En témoigne la réunion convoquée de toute urgence par Emmanuel Macron à l’Élysée la semaine dernière. Pourtant, au-delà des déclarations pompeuses du président, elle n’exprimait guère plus que l’affolement qui semble gagner nombre de pays européens depuis l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.

On ne peut pas avoir vécu aux crochets de l’Oncle Sam pendant 80 ans sans ressentir un petit frisson en entendant le 47e président américain dire qu’il considère l’Europe comme quantité négligeable. À l’exception du court épisode gaullien, force est de constater que l’Europe s’est comportée jusqu’à aujourd’hui comme un ado de 25 ans qui refuse de quitter la maison de ses parents. Jusqu’à ce que l’un des deux le flanque à la porte.

Mais, ce qui frappe surtout, c’est le peu d’analystes qui semblent comprendre à quel point ce qui se passe ces jours-ci représente un véritable changement de paradigme. Pour saisir le caractère historique du virage qui est en train de se produire, il faut d’abord admettre que, malgré ses déclarations intempestives sur l’« annexion » du Groenland, la transformation de Gaza en Riviera et la responsabilité de l’Ukraine dans cette invasion russe, Donald Trump n’est pas fou.

Malheureusement, diront ses opposants ! Mais ce serait oublier un peu vite « combien il y a de sagesse à feindre pour un temps la folie », écrivait Machiavel. Non, Trump n’est pas plus fou que ces islamistes qui attaquent........

© Le Devoir