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Le Soljenitsyne algérien

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12.07.2025

Samedi dernier, le couperet est tombé. En cette journée commémorant l’indépendance de l’Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a refusé de gracier l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Cette décision signait l’échec de toutes les tentatives diplomatiques de faire libérer celui qui a été arrêté le 16 novembre dernier à la descente de son avion pour être condamné à une peine de cinq ans de prison ferme. Officiellement, la justice algérienne, ou ce qui en tient lieu, reproche à l’écrivain de 80 ans et qui est malade d’avoir porté atteinte à l’intégrité du territoire. Et cela, pour avoir simplement déclaré que la partie du Sahara occidental que se disputent l’Algérie et le Maroc était rattachée à ce dernier au moment de la colonisation.

Mais ces raisons ne trompent personne. Si l’auteur du Serment des barbares est aujourd’hui incarcéré, ce n’est pas simplement parce que la France a récemment donné raison au Maroc dans ce conflit. Depuis des années, Boualem Sansal raconte le drame d’un peuple pris en otage par un régime militaire corrompu qui dissimule sa déliquescence politique, économique et morale derrière la haine de la France. Il décrit un pays où, après avoir provoqué une guerre civile, les intégristes islamistes imposent chaque jour un peu plus leur loi avec la complicité de l’État. C’est pour avoir osé décrire tout cela, avec le talent qui est le sien, que Boualem Sansal croupit derrière les barreaux.

Ajoutons que la presse algérienne a........

© Le Devoir