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Le menteur de Shawinigan

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« Attention, voilà les voitures de l’ambassade du Québec ! » s’écrièrent les agents. Nous sommes en janvier 1995 et la limousine de Jacques Parizeau s’apprête à pénétrer dans la cour de Matignon. Cela donne une petite idée de l’ambiance qui régnait à Paris quelques mois avant le référendum de 1995. Même les policiers pouvaient croire que le Québec était déjà devenu un pays.

À l’aube d’un prochain référendum et à l’occasion de l’anniversaire de celui de 1995, la question de la reconnaissance d’un Québec indépendant est sortie des limbes la semaine dernière dans une entrevue que Jean Chrétien accorda à Radio-Canada. L’ancien premier ministre s’est notamment permis d’affirmer que, dans l’éventualité d’une victoire du Oui, personne n’aurait reconnu un Québec indépendant.

Plus le mensonge est gros, mieux il passe, dit l’adage attribué au ministre de la Propagande de l’Allemagne nazie, Joseph Goebbels. Il n’y a évidemment pas le moindre rapport entre ces deux hommes, ce qui n’empêche pas le mensonge de l’ancien député de Shawinigan d’être énorme. Pour tous ceux qui ont vécu de près ces événements, il ne fait pas de doute que si le Québec le lui avait demandé au lendemain d’une victoire des souverainistes, la France et ses principaux représentants politiques étaient prêts à une telle reconnaissance. C’est ce que démontre l’intense ballet diplomatique qui s’est déployé entre Paris, Québec et Ottawa dans les mois qui ont précédé le référendum.

Dès........

© Le Devoir