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La guerre, «yes sir»!

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J’ai toujours gardé ce souvenir vivace. Un jour où je parlais de l’indépendance du Québec avec une jeune Québécoise, j’ai osé souligner qu’advenant une telle éventualité, le Québec devrait se doter d’une armée. Elle poussa aussitôt un grand cri, comme si j’avais dit un gros mot. Le calme revenu, elle me confia que, si tel devait être le cas, elle n’hésiterait pas à voter contre l’indépendance.

Peut-être a-t-elle changé d’idée depuis. Car il n’y a pas d’indépendance sans frontières. Et pas de frontières sans la capacité de les faire respecter, donc sans armée. J’admets volontiers qu’il est difficile pour une certaine jeunesse élevée dans la paix et bercée par des ritournelles pacifistes d’imaginer le contraire. Mais s’il y a un intérêt à l’indépendance, c’est justement de nous obliger à devenir adultes.

La France a été confrontée cette semaine à un débat semblable. Les propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, ont soulevé un tollé dans une partie de l’opinion publique. Le 18 novembre, devant le Congrès des maires, le premier soldat de France osa affirmer que, face aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur la France, celle-ci devait être prête à « accepter de perdre ses enfants ». Ce qui manque, concluait-il, « c’est la force d’âme pour […] protéger ce que l’on est ».

Il n’en fallait pas plus pour déclencher la polémique. Pour les uns, il ne revenait pas aux militaires de faire ce genre de déclaration. Pour les autres, ce discours était trop alarmiste et déplacé.........

© Le Devoir