«Be cool!»
Il est de bon ton de rire de Donald Trump. Lorsqu’il est monté sur scène en ce jour dit « de la libération » avec son grand tableau listant les pays visés par des droits de douane, la presse mondiale s’est esclaffée comme si elle était devant le célèbre docteur Folamour mis en scène par Stanley Kubrick. Pourtant, à Bruxelles, personne ne riait et les mines étaient contrites.
À l’heure où les États-Unis viennent de suspendre pour 90 jours les droits de douane de 20 % pour les ramener à 10 %, l’Europe s’interroge toujours sur la stratégie à adopter. Faudra-t-il contre-attaquer « d’une main de fer » afin de « faire payer à Trump le prix politique maximal », comme le suggère l’hebdomadaire de Hambourg Die Zeit ? Ou au contraire « rester calme », comme dit Trump, et négocier, ainsi que le laissaient entendre il n’y a pas si longtemps la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, selon qui ces différends commerciaux pourraient se régler en achetant plus d’armes et de gaz à l’Oncle Sam, comme le réclame Donald Trump ? En attendant de connaître le fin mot des objectifs du président américain, l’Europe temporise.
Si les arguments de Donald Trump sont parfois une insulte à l’intelligence, nombre d’observateurs européens croient néanmoins discerner une véritable stratégie derrière les gesticulations du président. « S’il apparaît comme désordonné, incohérent, contradictoire,........
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